RESSOURCES / Prison

( article en construction )

Au fil du temps, j’amasse tout un tas de ressources au sujet de la prison que je te relais à nouveau au gré des contextes. Il était nécessaire que je créé un endroit pour te répertorier tout ça et le rendre facilement accessible. Cette article sera augmenté au fur et à mesure. Vous pouvez également me suggérer différentes ressources par message privé sur mes différents réseaux.

Cet article vise à compiler des ressources. Je ne valide pas pour autant mot pour mot l’ensemble d’entre elles.

EN LIGNE

La prison (…) est perçue comme un élément constitutif et immuable de nos sociétés. On ignore trop souvent que le mouvement pour l’abolition carcérale est (…) riche d’une longue histoire qui remonte à l’époque où la prison est apparue en tant que principale forme de châtiment. En fait, on a spontanément tendance à penser que les militants anticarcéraux (…) cherchent uniquement à améliorer les conditions de détention ou à réformer fondamentalement le système carcéral. Pour une écrasante majorité de citoyens, la suppression des prisons est tout simplement impossible et inconcevable. Les personnes qui militent

pour l’abolition carcérale sont considérées comme des utopistes et des idéalistes dont les idées seraient, au mieux, irréalistes et inapplicables et, au pire, mensongères et insensées. C’est dire à quel point il est difficile d’envisager un ordre social qui ne repose pas sur la menace de l’incarcération des individus dans des lieux épouvantables conçus pour les séparer de leurs proches et de leur communauté. La prison est considérée comme un élément si « naturel » qu’il est extrêmement difficile d’imaginer la vie sans elle.

« En anglais, le mouvement pour l’abolition fait généralement référence aux luttes anticarcérales. Ce mouvement recouvre les luttes contre les prisons, le système pénal, les forces de l’ordre et l’industrie qui tire profit de ce système. Ces luttes visent ainsi à mettre fin aux pratiques d’enfermement, de punition, de coercition, de contrôle social et de ségrégation. Il s’agit également d’expérimenter des façons non-oppressives de répondre aux besoins de sécurité, de résolution de conflits et de gestion de crises. Cependant, l’abolition est aussi un objectif central pour l’antipsychiatrie et l’antivalidisme, puisque la fin de l’institutionnalisation des personnes handies et psychiatrisées est une condition essentielle à notre émancipation. (…) Les recoupements entre les luttes antipsychiatriques et antivalidistes et les luttes anticarcérales sont multiples. La psychiatrie a un fonctionnement carcéral, tandis qu’en prison et centre de rétention, l’usage répressif des médicaments psychiatriques est banalisé. En outre, non seulement la police et les prisons sont en soi une source de traumatismes et de handicaps, mais on retrouve aussi en prisons un nombre considérable de gens qui sont là parce que leurs difficultés psychologiques ont été criminalisées. »

Cet article porte sur les mouvements abolitionnistes et les proches de personnes détenues, en particulier en France. Il s’appuie à la fois sur les expériences militantes de l’auteure et des analyses abolitionnistes et féministes. Il analyse de manière critique la place généralement faite aux proches de personnes détenues (en particulier les compagnes et les mères) dans les luttes abolitionnistes, mais aussi les contraintes spécifiques qui pèsent sur leur engagement politique. L’article propose enfin des pistes pour intégrer les proches de personnes détenues et les analyses féministes dans les luttes abolitionnistes.

La militante noire américaine Assata Shakur est mal connue, voire inconnue en France. La traduction de ce témoignage écrit depuis la prison pour femmes de Riker’s Island vise à faire connaître Assata Shakur en France, et à travers elle un pan occulté du mouvement de libération noir, en rendant accessibles en français des textes courts : entretiens, lettres ouvertes, témoignages. Le nombre de femmes dans les prisons américaines a explosé au cours des 30 dernières années, notamment du fait de la « guerre contre la drogue » dont les victimes sont en grande majorité issues des communautés noires et latinos. Il y a actuellement aux États-Unis plus de 200 000 femmes derrière les barreaux et plus d’un million en liberté conditionnelle ou en mise à l’épreuve.

Dans les cellules des quartiers disciplinaires (QD), les conditions de détention sont encore plus intolérables que dans le reste de la prison. Isolées du reste de l’établissement pénitentiaire, elles sont le lieu où des dizaines de prisonnier·ères meurent chaque année dans des conditions obscures.

C’est pour cela que le mitard est aussi appelé « cachot », « couloir de la mort », « cellule d’incitation au suicide » par les prisonnier·ères et leurs proches.

Fermer les mitards et les quartiers d’isolement qui humilient, détruisent, tuent jour après jour les prisonnier·ères est une urgence absolue ; c’est aussi le début de la fin des prisons.

INFOS

« Prison Insider est une plateforme de production et de diffusion d’informations sur les prisons dans le monde. Son objectif est d’informer, comparer et témoigner sur les conditions de détention au regard des droits fondamentaux.
À cette fin, Prison Insider recense et vérifie les données disponibles ; produit des informations, des connaissances et des savoirs et les rend accessibles au plus grand nombre (vulgarisation, diffusion, traduction,…). Prison Insider développe, mobilise et anime un réseau diversifié d’acteurs impliqués à travers le monde. Sa finalité est de donner les moyens d’agir. »

LIVRES

« Comprendre comment s’est tissée notre dépendance au système pénal est un travail long et minutieux. Il faut détricoter de ce côté-là pour pouvoir, de l’autre, tisser ensemble féminisme et abolitionnisme pénal. Parce que féministe tant qu’il le faudra et abolitionniste tant qu’il y aura des prisons. » Les luttes féministes et les luttes pour l’abolition du système pénal et de la prison sont souvent présentées comme antagonistes. Le présent ouvrage vise à délier ce noeud en explorant les formes de protection que les femmes peuvent (ou non) attendre du système pénal et en mettant en lumière les manières dont celui-ci affecte leur existence, qu’elles soient incarcérées ou qu’elles aient des proches en prison. Le système pénal protège-t-il les femmes ? Que fait-il aux femmes qui y sont confrontées ? Faut-il inscrire les luttes féministes sur le terrain du droit ? En répondant à ces questions, Gwenola Ricordeau dénonce la faiblesse de la proposition politique des courants féministes qui promeuvent des réponses pénales aux violences contre les femmes. Critique du « féminisme carcéral », elle plaide pour des formes d’autonomisation du système pénal.

Suite aux révoltes de Black Lives Matter à l’été 2020, ce recueil de textes présente le mouvement abolitionniste de la police aux Etats-Unis et les luttes dont il se veut l’héritier, de l’abolition de l’esclavage au Black Power. Le programme énoncé dans les slogans du mouvement entend susciter une société plus sûre, plus juste et sans police, grâce à la mobilisation de collectifs de quartiers.

Voici une histoire populaire des féminismes, de celles qui s’écrivent depuis la conflictualité de classe, les cultures de luttes et de survie, les révolutions et les contre-conduites. Une histoire dont nous avons été à la fois les ouvrières et les combattantes, les relais et le choeur, les scribes et les conteuses.

Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au « nous » et au « je », il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique.

Croisant histoires familiales, théories politiques et faits historiques, l’auteure démontre en quoi les mouvements féministes du XXIe siècle doivent davantage prendre exemple sur le féminisme populaire de l’époque.

MEDIAS

 » L’Envolée se veut un porte-voix pour les prisonniers et prisonnières qui luttent contre le sort qui leur est fait. Le journal publie des lettres, des comptes rendus de procès, et des analyses sur la société et ses lois.
Le journal prolonge le travail mené par des émissions de radio qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, hors du contrôle de l’administration pénitentiaire (AP).
Le journal est réalisé par des ex-prisonnier·e·s, des proches de prisonnier·e·s et d’autres qui savent que la prison plane au-dessus de nos têtes à tous. Il est primordial de faire exister la parole des prisonnier·e·s qui sont les mieux placés pour décrire leur quotidien, dénoncer leurs conditions de détention, les violences qu’ils et elles subissent et critiquer la prison. « 

PODCASTS

Podcast qui part du témoignage d’un homme qui a été incarcéré au Sud de Madagascar pour traiter du sujet de la prison. Un témoignage poignant qui se soit d’être entendu. « Tranomaizina » est le mot pour désigner la prison, il signifie aussi « maison sombre ». Différents sujets autour de la prison vont être abordé. La nourriture, la vie à l’intérieur, les relations entre détenus, mais aussi la surpopulation carcérale et la violence de cet environnement. Finalement, on part du quotidien pour apercevoir les dimensions systémiques du carcéralisme. Un podcast qui met l’humain au centre pour nous permettre de mieux comprendre ce que la prison fait à l’humanité.